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Calls for Papers and Contributions

Appel à contributions : Concevoir le décor de cinéma et de théâtre
Posted: Sunday, May 17, 2020 - 17:16

DOUBLE JEU n°18

Les décors de théâtre et de cinéma ont un passé commun. Longtemps, le vocabulaire employé au théâtre servit sur les plateaux de cinéma, et aujourd’hui encore des professionnels passent d’un atelier à l’autre. Pour ce nouveau numéro de Double Jeu consacré aux décors, pourquoi ne pas éveiller ces souvenirs communs, les circulations et transmissions de savoir-faire, d’inventions, mais aussi les écarts, les concurrences, le travail de distinction entre décorateurs de théâtre et décorateurs de cinéma ?

Nous proposons ainsi d’interroger la conception du décor de cinéma et de théâtre en France, jouant sur les sens du terme pour questionner à la fois les manières de penser et de fabriquer les décors. Il s’agira d’abord d’interroger les limites du terme : où commence, où s’arrête le décor ? Dans quelle mesure équivaut-il ou se distingue-t-il de la scénographie ? Du côté du théâtre, comme l’a relevé Marcel Freydefont, le mot « décor » est déclaré périmé dès les années 1960 et a connu une période de disgrâce[1]. On considère aujourd’hui le décor comme un élément du tout plus vaste qu’est la scénographie : il en est la partie construite et praticable par les acteurs, ou bien la partie peinte. Le terme a-t-il pour autant retrouvé une neutralité technique, ou conserve-t-il une connotation négative, associée à une esthétique platement réaliste ?

Au cinéma, le décor est traditionnellement défini à travers les spécialités et les outils de ceux qui le façonnent. Les diverses mutations technologiques invitent en effet constamment à interroger la nature du décor et sa place dans les films. Que ce soit en studios, en décors dits naturels ou dans le cadre d’une création numérique, le matériel technique influe sur l’appréhension de l’espace conçu. Sa fabrication impacte la manière de le penser et de le nommer. Comme Françoise Puaux le remarque en introduction du Décor de cinéma : « Le nom des artistes décorateurs varient en fonction de leur formation, des studios et des latitudes, art director ou production designer pour les anglo-saxons, architecte pour les germaniques, scénographes pour les latins, artistes-peintres pour les slaves »[2]. Dans ces conditions, au vu de la multiplicité des pratiques, comment concevoir le décor de cinéma ?

État de la recherche La recherche sur le décor a été un moyen de se distinguer d’une approche textocentriste et littéraire et a ainsi été fondatrice pour la discipline des études théâtrales. L’ouvrage de Denis Bablet Esthétique générale du décor de théâtre de 1870 à 1914[3] (1965) reste une référence importante tant du point de vue historique que méthodologique. L’intérêt porté au décor et à la scénographie s’est récemment renouvelé en empruntant deux grandes directions. Un travail historique, d’une part, tend à mieux documenter les pratiques décoratives et techniques des siècles passés, afin d’en faire valoir la richesse et souvent de dépasser les clichés apposés par les discours d’avant-garde sur le « décorativisme » de ces périodes. D’autre part, en parallèle de l’intérêt récent des éditeurs pour accueillir la parole des scénographes dans des ouvrages souvent richement illustrés (Richard Peduzzi, Yannis Kokkos par exemple), un important travail de réflexion sur la pratique de la scénographie contemporaine a émergé. Entre autres publications, notons les deux numéros successifs de la revue d’Études Théâtrales en 2012 qui se sont attachés à donner la parole aux scénographes, à mettre l’accent sur la qualité et la spécificité de leur geste et à questionner leurs relations avec le metteur en scène.

Les ouvrages consacrés au décor de cinéma, fortement ancrés dans des études historiques et techniques, suivent ces deux mêmes directions. Dès les années 1920, les chefs-décorateurs renommés prêtent une attention toute particulière à la bonne transmission de leur activité. Textes qui dépassent le simple exposé d’une pratique puisqu’ils interrogent le rôle du décor dans les films, tel l’ouvrage de Robert Mallet-Stevens, Le Décor moderne au cinéma (1928), où celui-ci décrit fidèlement les techniques de conception et propose parallèlement une esthétique pédagogique du décor de cinéma. Essai auquel on peut associer la somme Décor de films de Léon Barsacq (1970), L’Envers des décors de Georges Wakhévitch (1977) et l’étude illustrée de Max et Jacques Douy, Décors de cinéma (1993) ; ouvrages de référence, issus des premiers textes fondateurs, qui témoignent du désir des décorateurs de préserver leur histoire et leurs savoir-faire. Écrits qui offrent un aperçu précis de l’évolution du décor et ont aussi valeur de témoignage en réaction aux mutations techniques, industrielles et esthétiques contemporaines de leur publication. Quelques études plus récentes tels Les Chefs décorateurs (2000) de Peter Ettedgui, Le Décor au cinéma (2003) de Jean-Pierre Berthomé et Le Décor au cinéma (2008) de Françoise Puaux reviennent sur l’histoire du métier et sur l’évolution technique et esthétique des décors de cinéma. Tandis que des professionnels, tels Thierry Le Nouvel et Pascale Joanne Rabaud avec Chef décorateur pour le cinéma (2012) ou le décorateur italien Renato Lori pour Scénographie et réalisation des décors pour le cinéma (2016)[4], décrivent les tâches du décorateur dans le contexte actuel de réalisation des films. En dépit des avancées réalisées par ces ouvrages qui offrent un aperçu fidèle de la profession et de son histoire en interrogeant ses spécificités techniques, le travail des décorateurs et la pratique du décor en cinéma est encore un terrain de recherche à explorer et éclaircir. Réflexion attestée par l’émergence récente de plusieurs rencontres scientifiques consacrées aux métiers de la technique comme « Questions d’histoire des techniques et des métiers du cinéma et de l’audiovisuel », séminaire organisé par Kira Kitsopanidou et Sébastien Layerle (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3) ou la première rencontre annuelle « Chercher/Créer » (janvier 2020), qui interroge la place de la technique et des technicien.nes dans la recherche en France, co-organisée par Baptiste Heynemann (Commission Supérieure Technique de l’Image et du Son), Giusy Pisano (École nationale supérieure Louis-Lumière) et Réjane-Hamus-Vallée (Université d’Evry Paris Saclay).

Dès lors, dans la continuité de ces recherches, nous souhaitons initier une étude du décor en cinéma et au théâtre à partir de trois principaux axes d’étude destinés à définir, illustrer ou questionner sa conception.

1° Étudier les décors et leurs métiers : sources et méthodologie Pour cet axe, il s’agira de revenir sur la méthodologie d’étude mais aussi de gestion des diverses ressources mises à disposition dans les fonds d’archives. Quelles sources avons-nous à disposition pour étudier les décors, de leur conception à leur recyclage, réemploi ou destruction ?

Bien souvent l’historien du théâtre ou du cinéma n’a pas accès aux décors eux-mêmes, mais seulement à des photographies, lithographies, maquettes, ou parfois encore seulement à des descriptions. Quelles sont les conséquences historiographiques de ce rapport au décor par sa miniature ou sa médiatisation ?

Il serait également pertinent de se pencher sur les ouvrages des décorateurs-auteurs – dont l’existence remonte au moins au traité de Nicola Sabbattini, Pratique pour fabriquer scènes et machines de théâtre (1638) – et dont les publications ne cessent jusqu’à nos jours. Souvent exploités comme sources d’informations, ces ouvrages méritent également d’être étudiés pour eux-mêmes : quel est le lectorat visé par ces ouvrages ? Comment mettent-ils en scène le dévoilement de l’envers du décor ? Quelle esthétique du décor cherchent-ils à défendre et participent-ils à imposer ?

Enfin, au-delà de la figure du chef d’atelier, du décorateur en chef ou de l’artiste scénographe, il nous apparaît nécessaire de se pencher sur les sources concernant tous les corps de métiers convoqués lors de la réalisation d’un décor. De quels autres corps de métier sont-ils issus ? Quels savoir-faire importent-ils dans les champs du théâtre et du cinéma ?

Pistes : sources de l’histoire des décors ; pratiques et gestion de conservation ; histoire et usage de la maquette au théâtre et au cinéma ; signalement et description de fonds inexploités ; les décorateursauteurs et leurs ouvrages ; les métiers de la construction du décor.

2° Construire l'illusion Mais quelle est la nécessité des décors ? Dès 1913, Jacques Copeau a annoncé son retour au « tréteau nu » et son renoncement à l’idée de décor. En 1986, Alain Cavalier et Bernard Evein démontrent avec Thérèse comment un film peut se passer de toute figuration réaliste des lieux jusqu’à remplacer les murs par des toiles de tissus. Mais la pratique du décor ne disparaît pas pour autant et le besoin de construire une réalité pour y installer une fiction reste prédominant. Si le caractère nécessaire du décor peut en lui-même faire l’objet d’une interrogation, le problème ouvre au questionnement des variations du rôle dramaturgique accordé à la décoration en fonction des esthétiques. Quelles que soient les variations formelles, le décor peut toujours, d’une certaine manière, être interrogé à travers la question de l’illusion : quel type d’illusion, c’est-à-dire quel pacte à la fois cognitif et émotionnel, le décor cherchet- il à produire ou au contraire à défaire, dénoncer, déplacer… ? N’assiste-t-on pas de nos jours, en particulier grâce à l’usage des projections vidéo, à un retour du réalisme sur les scènes contemporaines, confinant parfois à un renouveau de l’illusionnisme tant décrié dans les années brechtiennes ?

Il est en tous cas certain, dans les domaines du théâtre comme du cinéma, que la notion d’illusion gagne à être interrogée en liant les aspects techniques et dramaturgiques. Si nous nous concentrons sur la question de la fabrication de l’illusion, force est de constater que l’histoire du décor de cinéma dépend en partie de son rapport à l’artifice et de sa capacité technique à reproduire ou non ce qu’on considère comme « naturel ». Les grandes périodes du décor de cinéma sont justement définies à la fois à l’aune du développement des techniques employées destinées à renforcer l’illusion, à faire toujours plus « vrai », et selon une remise en question systématique et générationnelle de cette fidélité mimétique à la « nature » ou à la « réalité ». Il s’agit ainsi pour ce second axe d’étude d’interroger à nouveaux frais le décor et son rapport au réel.

Pistes d’études possibles : le décor « naturel », le décor en studio, l’illusion au fil des courants esthétiques (expressionnisme allemand, Société Albatros, néo-réalisme italien, Nouvelle Vague… ; naturalisme, symbolisme, brechtisme, tréteau nu ou espace vide…) ; le refus du décor  

3° Transmission et interaction artistiques, culturelles et techniques des savoir-faire Pour ce dernier axe, nous proposons d’étudier les filiations entre les différents décorateurs et la nature de la transmission de gestes et pratiques de générations en générations. La construction des parcours professionnels mérite ainsi d’être étudiés dans leurs conséquences ; tout décorateur de cinéma a en effet d’abord été assistant avant de prétendre au poste de chef-architecte décorateur. Il s’agira, entre autres, de comprendre comment la personnalité du décorateur se renforce à l’aune de sa formation, d’interroger le partage du temps entre création et enseignement mais également l’influence des autres pratiques artistiques (art décor, design, peinture, arts plastiques, collaborations d'artistes…) dans la conception visuelle de spectacles ou films.

Pistes d’études possibles : Lazare Meerson ; Christian Bérard ; Jacques Saulnier ; Section décoration à l’IDHEC ; la transmission du savoir-faire dans les ateliers de décor des théâtres, hier et aujourd’hui ; les sections Scénographie à l’ENSATT, à l’école du TNS, à l’Académie de la Comédie-Française… (histoire, enseignants fondateurs, partis pris pédagogiques) ; disparition et recréation de savoir-faire

Les propositions d’articles, d’une longueur de 1500 à 2000 signes (espaces compris) accompagnées d’une présentation biobibliographique (800 signes maximum, espaces compris) doivent être envoyées avant le 15 septembre 2020 aux adresses suivantes : lea.chevalier@unicaen.fr / pierre.causse@unicaen.fr / valerie.vignaux@unicaen.fr

Les réponses seront adressées aux proposants le 1er octobre 2020 Les articles d’environ 30 000 signes seront à rendre pour le 15 janvier 2021.

Comité scientifique : Olivier Bara, PR, Université de Lyon-2, IHRIM - UMR 5317 Kira Kitsopanidou, PR, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 – IRCAV – EA 185 Giusy Pisano, PR, Louis-Lumière – IRCAV – EA 185

Double Jeu est la revue du département Arts du spectacle, de l’université de Caen-Normandie, https://journals.openedition.org/doublejeu/2277

Plutôt que de juxtaposer théâtre et cinéma, Double Jeu entend éprouver ces deux arts à des hypothèses, des problématiques, des regards qui leur soient communs, interroger l’un avec les concepts de l’autre et réciproquement ; et bien entendu se placer à leur articulation, là où des jonctions et des passerelles sont possibles, là où des frottements se font sentir, là où il y a du jeu.

Revue rattachée au LASLAR (Lettres, Arts du Spectacle, Langues Romanes – EA 4256) qui accueille chercheurs permanents et contributeurs occasionnels, afin d’instaurer entre les spécialistes des Arts du spectacle un dialogue aussi fructueux que celui qu’ont engagé depuis un siècle les praticiens et les créateurs.

Notes

1 Voir Marcel Freydefont, « Du décor à la scénographie », in Robert Abirached (dir.), Le Théâtre français du XXe siècle, Paris, L’Avant-Scène Théâtre, 2011, p. 613.

2 Françoise Puaux, Le Décor de cinéma, Paris, Cahiers du cinéma, 2008, p. 2.

3 Voir Denis Bablet Esthétique générale du décor de théâtre de 1870 à 1914, Paris, CNRS éditions, 1965.

4 Le même décorateur publie également Scénographie et réalisation des décors pour le théâtre en 2015, marque de la circulation des techniques, mais aussi de la nécessité de séparer les exposés pratiques.

 

Pistes bibliographiques  

Domaine cinématographique

ALBERA François, Albatros. Des russes à Paris, 1919-1929, Paris/Milan, Cinémathèque française/Mazzotta, 1995.

AYROLLES Jacques et LEMERIGE Françoise, « Profession : chef décorateur », Cinémathèque Les Conférences du conservatoire des techniques cinématographiques, [en ligne] CANAL-U, 5 décembre 2014.

BARSACQ Léon, Le Décor de film : 1895-1969, Paris, H. Veyrier, 1985.

BERTHOME Jean-Pierre, Le Décor au cinéma, Paris, Cahiers du cinéma, 2003.

DOUY Max et Jacques, Décor de cinéma : un siècle de studios français, Paris Edition du Collectionneur, 2003.

ETTEDGUI Peter, Les Chefs décorateurs, Paris, La Compagnie du Livre, 2000.

LE NOUVEL Thierry et RABAUD Pascale-Joanne, Chef-décorateur pour le cinéma, Paris, Eyrolles, 2012.

LORI Renato, Scénographie et réalisation des décors pour le cinéma, Rome, Gremese, 2016.

MALLET-STEVENS Robert, Le Décor au cinéma, Paris, Nouvelles Éditions Séguier, Carré Ciné, 1996.

PISANO Giusy, Serge Pimenoff, https://www.cinematheque.fr/sites-documentaires/pimenoff/index.php

PUAUX Françoise, Le Décor au cinéma, Paris, Cahiers du cinéma, 2008.

TRAUNER Alexandre, Décors de cinéma, Paris, Jad/Flammarion, 1975. WAKHEVITCH Georges, L’Envers des décors, Paris, Robert Laffont, 1977.

Domaine théâtral

BABLET Denis, Esthétique générale du décor de théâtre de 1870 à 1914, Paris, Éditions du CNRS, 1965.

BOUCRIS Luc, DUSIGNE Jean-François et FOHR Romain (dir.), Scénographie, 40 ans de création, Montpellier, L’Entretemps, 2010.

BOUCRIS Luc, FREYDEFONT Marcel, LEMAIRE Véronique et SARTI Raymond (dir.), « Qu’est-ce que la scénographie ? Vol. II, Pratiques et enseignements », Études théâtrales, n°54-55, 2012/2-3.

BOURDIN Philippe et LE BORGNE Françoise (dir.), Costumes, décors et accessoires dans le théâtre de la Révolution et de l’Empire, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2010.

CHOLLET Jean, LEMAIRE Véronique et MAZLOUMAN Mahtab, Scénographes en France, 1975-2015 : diversité & mutations, Paris, Actes Sud, 2015.

CORNUAILLE Philippe, Les Décors de Molière 1658-1674, Paris, PUPS, 2015.

DANIELS Barry et RAZGONNIKOFF Jacqueline, Le Décor de théâtre à l’époque romantique : catalogue raisonné des décors de la Comédie-Française (1799-1848), Paris, Bibliothèque nationale de France, 2003.

FOHR Romain, Du Décor à la scénographie : anthologie commentée de textes sur l’espace scénique, Montpellier, L’Entretemps, 2014.

FREYDEFONT Marcel, « Du décor à la scénographie », in Robert ABIRACHED (dir.), Le Théâtre français du XXe siècle, Paris, L’Avant-Scène Théâtre, 2011, p. 613-648.

HAMON-SIREJOLS Christine, Le Constructivisme au théâtre, Paris, Éditions du CNRS, 1992.

JOIN-DIETERLE Catherine (dir.), L’Envers du décor : à la Comédie-Française et à l’Opéra de Paris au XIXe siècle, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2012.

KOKKOS Yannis et BANU Georges, Yannis Kokkos, le scénographe et le héron, Arles, Actes Sud, 2004.

LEMAIRE Véronique et LESAGE Daniel, « Qu’est-ce que la scénographie ? Vol. I – Processus et paroles de scénographes », Études théâtrales, n°53, 2012/1.

LORI Renato, Scénographie et réalisation des décors pour le théâtre, trad. Valérie Pons, Saint-Denis-sur- Sarthon, Gremese, 2015.

PEDUZZI Richard, Là-bas, c’est dehors ; suivi de L’odeur du théâtre, Arles, Actes Sud, 2017.

SURGERS Anne, Scénographies du théâtre occidental, Paris, Armand Colin, 2017.

WILD Nicole, Décors et costumes du XIXe siècle. Tome I : À l’Opéra de Paris, Paris, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, 2014.

WILD Nicole, Décors et costumes du XIXe siècle. Tome II : Théâtres et décorateurs, collections de la bibliothèque-musée de l’Opéra, Paris, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, 2014.

Appel à communications : Retours sur Molière
Posted: Sunday, May 17, 2020 - 16:44

En janvier 2022, Molière aura 400 ans. Quatre siècles d’une notoriété prodigieuse qui s’est affirmée dès les premiers spectacles donnés à Paris à la fin des années 1650 et qui n’a cessé de s’amplifier au fil du temps, jusqu’à s’étendre à l’échelle planétaire. Quatre siècles aussi au cours desquels les discours sur l’auteur et sur l’oeuvre n’ont cessé de se multiplier. Devenu, sitôt disparu, objet de légendes, « l’auteur du Misanthrope » (pour reprendre la célèbre formule de Boileau) a nourri post mortem un discours critique dont l'intensité n'a pas faibli depuis les origines. Les rêveries sur l'homme et l'oeuvre y rivalisent avec la mobilisation et la recherche de documents et de preuves permettant de progresser dans la connaissance d’un comédien-poète et chef de troupe, autour duquel les légendes se sont à ce point multipliées qu’il a longtemps été difficile de démêler le vrai du faux.

C’est dans cet entre-deux que ce colloque voudrait situer la question qui l’anime, en considérant que, quatre cents ans après sa naissance, Molière est à la fois cet auteur construit au fil des siècles par les discours critiques et les infléchissements du goût, et ce comédien-poète fermement inscrit dans son temps, chef de troupe habile à mettre au point diverses stratégies esthétiques et économiques pour bâtir sa carrière et faire valoir son oeuvre. Le retour sur Molière, auquel nous convie l’occasion jubilaire, ne prend sens que s’il nous ramène aux origines de la création des comédies et si, dans un même mouvement, il nous fait porter un regard renouvelé sur la manière dont s’est élaborée notre conception de l’oeuvre.

Les trois journées s’inscriront ainsi sous le signe d’un double retour sur Molière : d’une part, un retour sur Molière et sa troupe au travail entre 1643, date de ses débuts comme comédien, et 1680, qui correspond à la fondation de la Comédie-Française, sept ans après sa mort ; d’autre part, et dans le prolongement chronologique du premier volet, un retour sur Molière auteur, au prisme du discours critique, dans l’étendue d’une période que nous avons choisi de faire courir de 1680 à 1980.

 

Volet I. Molière et sa troupe au travail (1643-1680)

La première partie du colloque donnera la parole aux chercheuses et chercheurs dont les contributions permettront d’éclairer les conditions et les modalités concrètes de l’activité du comédienpoète et de sa troupe, de la fondation de L’Illustre Théâtre à la création de la Comédie-Française. On s’intéressera à la manière dont ces circonstances permettent d’éclairer la forme et le contenu des comédies composées par Molière, en particulier sous les deux aspects suivants :

1. Les conditions concrètes de création (textuelle et scénique) des spectacles au sein de la vie théâtrale des années 1640-1670

o les conditions d’accueil ou de création des spectacles et leurs incidences sur l’activité de la troupe : configurations et aménagements des salles, modalités pratiques de la cohabitation avec les Italiens, contraintes logistiques et conditions économiques qu’imposent les visites, les fêtes de cour ou la prise en compte des demandes royales, organisation matérielle de la scène lors des pièces en musique et des ballets, conséquences du système des privilèges, etc.

o L’organisation au sein de la troupe : répartition des parts, attribution des rôles lors des créations et des reprises, formes de compositions collectives, pratiques de mises en scène (autrement qu’à travers L’Impromptu de Versailles), etc. Des comparaisons avec l’organisation des troupes rivales (répertoire, pratiques), par exemple celle de Dorimond, seront particulièrement bienvenues.

o Les relations de Molière et de ses comédiens avec les différentes instances de la vie théâtrale : autres troupes, autrices ou auteurs, protecteurs, décorateurs, musiciens, chanteurs, danseurs, etc. Sont également encouragées des propositions portant sur le parcours de ces musiciens et comédiens (comme Jodelet ou Brécourt) d’une troupe à l’autre.

o Les modes de diffusion des spectacles et des éditions : stratégies de programmation, de reprises, choix de programmes doubles (grande et petite comédie), modalités de lectures avant les créations, rôle des orateurs, liens avec les gazetiers, suivi des publications par Molière ou par d’autres que lui, parcours éditorial des textes non publiés du vivant de Molière ou non conservés (prologue du Favori), etc.

2. le répertoire non moliéresque joué par Molière et sa troupe

Molière et ses comédiens, on l’oublie trop souvent, ne jouaient pas que du Molière. Dès l’époque de L’Illustre Théâtre, des pièces de Rotrou, Tristan, Desfontaines, Magnon, Du Ryer, puis Gilbert, Scarron, Corneille, Desjardins, Donneau de Visé, etc. sont tantôt créées, tantôt reprises par la troupe.

Quels sont les critères (esthétiques, économiques, humains) qui ont présidé aux choix effectués dans ce répertoire non moliéresque ? Comment celui-ci a-t-il coexisté avec les comédies du chef de troupe ? Quelle influence a-t-il exercé sur les créations moliéresques, mais également sur les recettes du théâtre ? S'il est vrai qu'à partir de 1662 Molière ne jouait plus que dans ses propres comédies, comment la sélection des pièces "extérieures" se décidait-t-elle ? Molière semble-t-il avoir eu une voix prépondérante dans le choix de ce répertoire ?

 

Volet II. Molière auteur au prisme du discours critique (1680-1980)

Le second volet sera exclusivement consacré au discours critique tel qu’il s’est construit depuis les Jugements des savants sur les principaux ouvrages des auteurs (1686) d’Adrien Baillet, et durant les trois siècles suivants, c'est-à-dire approximativement jusqu'à l'essai de Gérard Defaux, Molière ou les métamorphoses du comique (1980), dernier ouvrage marquant que nous pouvons envisager avec une distance historique suffisante. Pour des raisons de format (le sujet nécessiterait un colloque entier), mais aussi parce qu’ils ont été documentés par différents ouvrages (Maurice Descotes, Les Grands Rôles du théâtre de Molière, Michel Corvin, Molière et ses metteurs en scène d’aujourd’hui, Gabriel Conesa et Jean Emelina (dir.), Les Mises en scène de Molière du XXe siècle à nos jours), le discours des praticiens et l’analyse des mises en scène de Molière à travers les siècles n'entrent pas dans la perspective du colloque. Il en ira de même pour les propositions portant sur les approches strictement biographiques et les appropriations fictionnelles de Molière et de son oeuvre, telles que la Vie de Grimarest ou Le Roman de Monsieur de Molière de Boulgakov, auxquelles différents colloques et ouvrages collectifs (Martial Poirson (dir.), Ombres de Molière ; Georges Forestier, Florence Naugrette, Marc Douguet, Elodie Bénard (dir.), Si Molière m’était conté…) ont été récemment consacrés.

Au cours de cette seconde partie du colloque, on cherchera ainsi à identifier les filtres au travers desquels l’oeuvre de Molière nous est parvenue, à dénouer les fils qui ont peu à peu construit et déconstruit cette oeuvre pendant trois siècles décisifs du point de vue de l’histoire littéraire et de l’histoire de la critique. Les participants sont invités à focaliser leurs propositions sur des auteurs et des ouvrages singuliers, mais également sur des courants critiques, des écoles de pensée, des concepts fétiches, des pièces privilégiées, etc. On pourra notamment tirer profit des données rassemblées au sein du projet de l’OBVIL consacré à Molière. Sont vivement encouragés à participer à cette réflexion des collègues spécialistes des XVIIIe, XIXe et XXe siècle qui seraient à même d’éclairer les conditions d’écriture de ces textes critiques, et la manière dont ils s’inscrivent dans leur temps et dans la trajectoire de leur auteur.

Parmi les fils conducteurs qui pourront présider au choix de tel auteur ou ouvrage critique, et en vue d’assurer en outre une continuité thématique en plus de la continuité chronologique entre les deux volets du colloque, on pourra, par exemple, privilégier la manière dont le discours critique se penche sur Molière comme comédien-poète et directeur de troupe, avant et après l’ouvrage de René Bray (Molière homme de théâtre, 1954), qui constitue sans doute un pivot dans la mise en oeuvre de ce discours. On pourra également se pencher sur l’importance accordée au paradigme moral (Molière est-il moral, immoral ou amoral ?) ou sur la préférence accordée aux “grandes comédies” face aux “petites comédies”, aux pièces en vers face aux pièces en prose, ainsi que sur le discours que suscite Molière aux lendemains de la Révolution française, à un moment où le positionnement par rapport aux auteurs “classiques” est éminemment politique. Des communications sur la réception critique (1680-1980) de certaines pièces particulièrement clivantes telles que Tartuffe ou Les Femmes savantes sont également bienvenues.

Comité d’organisation : Claude Bourqui (Université de Fribourg), Georges Forestier (Sorbonne Université), Bénédicte Louvat (Université Toulouse - Jean Jaurès), Lise Michel (Université de Lausanne), Agathe Sanjuan (Comédie- Française).

Comité scientifique : Benoît Bolduc (New York University), Mariane Bury (Sorbonne Université), Fabrice Chassot (Université Toulouse - Jean Jaurès), Jie Chen (Fudan University, Shangai), Jan Clarke (Durham University), Antoine Compagnon (Collège de France), Marc Escola (Université de Lausanne), Jean de Guardia (Université Grenoble-Alpes), John Lyons (University of Virginia), Laura Naudeix (Université de Rennes 2), Florence Naugrette (Sorbonne Université), Anne Piéjus (CNRS / Sorbonne Université), Alain Riffaud (Le Mans Université), Marine Roussillon (Université d’Artois), Guy Spielmann (Georgetown University), Pier Mario Vescovo (Università Ca’ Foscari, Venezia).

Les propositions de communication sont attendues d’ici au 30 septembre 2020 aux cinq adresses suivantes :

claude.bourqui@unifr.ch

georges.forestier@ sorbonne-universite.fr

benedicte.louvat@univ-tlse2.fr

lise.michel@unil.ch

agathe.sanjuan@comedie-francaise.org

 

En fonction de leurs approches et de leurs objets d’études, les chercheurs intéressés sont invités à considérer également le colloque “Décentrer Molière” organisé en avril 2022 par Sylvaine Guyot et Christophe Schuwey, ainsi que les autres manifestations annoncées sur le site Molière 2022 (http://moliere2022.org/).

Désirs, attraits et peurs des frontières : les Amériques dans tous leurs états
Posted: Friday, May 15, 2020 - 11:10

Le Nouveau Monde fait l’objet depuis plus de cinq siècles de représentations diverses, alimentant toutes sortes d’imaginaires, au premier rang desquels figure celui de l’El Dorado. Ces représentations renseignent profondément sur les façons qu’ont (eues) les Européens, hier et aujourd’hui encore, d’appréhender ces continents qui relèvent souvent d’un ailleurs fantasmé, méconnu, un espace des possibles où l’histoire et la géographie semblent se conjuguer autrement. Les frontières qui résultent de ces différents processus sont non seulement terrestres, mais aussi maritimes et insulaires, voire aériennes. Cependant, si les frontières ont une réalité géographique (à interroger), elles sont d’abord des constructions politiques, des représentations symboliques. Dès lors, nous avons affaire à un concept qui renvoie à toutes ces limites qui sépareraient le réel de l’imaginaire, du fictionnel, et/ou du virtuel. D’une part, elles relèvent du désir et exercent un attrait indéniable sur les populations et, d’autre part, leur franchissement peut susciter la peur. Ce qui nous intéresse ici est donc tout autant une peur collective qu’une peur personnelle de la frontière. Alors que celle-ci peut souvent servir de point de repère/repaire rassurant, elle interroge finalement notre rapport à l’espace et au temps.

Entre deux rives ou deux pays, deux cultures, deux générations ou deux langues, mythologiques ou bibliques, entre enfer et paradis, entre le monde des vivants et le royaume des morts, la frontière occupe dès son origine un large territoire symbolique et investit l’imaginaire collectif au travers notamment d’une articulation de tropes discursifs, culturels et littéraires qui préfigurent une transformation. Ainsi la frontière peut se dérober, devenir impérieuse, ou incertaine. Le rôle emblématique de la frontière se traduit par un bond dans l’inconnu car traverser cette zone du no man’s land peut engendrer la peur du changement, donc de l’hésitation et de l’indécision. Entre le refus total et le désir irrésistible de franchissement, la palette des réactions passe par la tentation de transgression de la norme et la crainte physique. Politiquement, la frontière peut se définir comme un lieu où expire une souveraineté et où en commence une autre [Foucher, 2007]. Elle n’est pas figée mais se déplace au gré des pressions politiques et des circonstances de sa composition. Elle constitue également un lieu de transition marqué par d’intenses échanges économiques, socio-culturels et politiques [Martinez, 2012 ; Amilhat-Szary, 2015]. Dans ce cadre, on peut alors étudier les problèmes posés par la défense de la souveraineté monétaire et ses représentations dans les espaces américains du XVIe siècle à nos jours. De la même façon, la situation relative à la pandémie mondiale actuelle amplifie – en les remodelant parfois – ces désirs, attraits et peurs des frontières dont le questionnement n’aura jamais été autant d’actualité, entre tentation du repli sur soi et désir de créer une communauté mondiale face à la crise sanitaire. À l’heure où les frontières sont redéfinies, renforcées et parfois (re)militarisées, les circulations transfrontalières et internationales s’accentuent et se complexifient, créant des situations intermédiaires qui ne sont pas sans conséquences sur les destins personnels [Chavez, 2016].

Constatons que ces situations intermédiaires témoignent bien souvent des tensions entre désir et peur. Par exemple, dans la littérature nord-américaine, le récit de voyage de personnages en quête d’un refuge ou d’un paradis sur terre épouse bien souvent la trajectoire d’une progression vers l’Ouest, voire le Sud-Ouest, et encore plus loin vers le Mexique, comme c’est le cas dans On the Road de Jack Kerouac, mais aussi, plus récemment, dans Outside Looking In de T. C. Boyle. Innombrables sont les road movies qui traitent de cette errance sur un mode parfois picaresque, où s’inscrit une tension entre hasard et nécessité, entre désir et peur de l’autre et/ou de l’ailleurs. Mais tout autant que leur ouverture, la fermeture des frontières elles-mêmes peut conduire à une régression, à un déplacement chaotique dans un labyrinthe, à un emprisonnement vain et circulaire que peuvent traduire les expressions « tourner en rond » ou « faire fausse route ». Cette errance, lorsqu’elle consiste à faire fausse route et à commettre des erreurs, peut mener au chaos, au désordre et à la violence, à un franchissement des frontières dans les domaines historique, politique et moral, ce qui est un égarement tragique. Cette traversée des frontières qui peuvent donc être à la fois géographiques, culturelles et morales – il suffit de penser aux excès de l’impérialisme et du colonialisme qui ont marqué l’histoire des Amériques ‒ peut faire sombrer dans les erreurs, pour ne pas dire dans la terreur, et constituer par conséquent une forme d’hubris. Du point de vue psychologique, l’intégrité psychique du moi se heurte à l’altérité infinie du monde extérieur. Traitée de plusieurs façons, cette zone-tampon, d’absorption, de friction, voire de répulsion, est invariablement associée à une intensité émotionnelle certaine, que l’on peut retrouver dans le cadre des migrations forcées ou choisies – immigrés clandestins, apatrides, réfugiés ‒, mais également d’un voyage touristique, voire initiatique.

Le thème de la migration forcée représente en effet l’un des problèmes les plus actuels du monde contemporain : selon le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), le monde est aux prises avec la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Les rapports du HCR montrent également que « les conflits, les persécutions, la violence généralisée et les violations des droits de l’homme » figurent parmi les causes fondamentales des déplacements forcés actuels. Les Amériques sont particulièrement concernées par ce problème : comme en 2017, les États-Unis ont reçu en 2018 un nombre sans précédent de nouvelles demandes d’asile, et les pays d’origine sont bien souvent El Salvador, Guatemala, Venezuela, Honduras et Mexique. On peut aussi citer l’exemple de la migration qui a eu lieu après l’Ouragan Katrina et qui a touché une région déjà frappée par la pauvreté, poussant des milliers de personnes à rechercher des conditions de vie plus supportables ailleurs, au-delà des frontières de leur environnement habituel. Déplacés et/ou réfugiés peuvent néanmoins trouver leur voie grâce à l’histoire orale et être ainsi reconnus en tant que sujets politiques. La voix des réfugiés est plurielle et représente des expériences diverses. Le sexe, l’âge, la race, l’ethnie et la classe sociale font partie d’un éventail de questions culturelles qui contribuent à la pluralité des expériences des réfugiés. Cependant ces derniers constituent un cas particulier de la migration qui peut, le plus souvent, être liée au désir d’un dépaysement ponctuel ou définitif aux objectifs multiples. L’expérience de chacun est à la fois individuelle et collective, chaque sujet s’appuyant sur des répertoires et mémoires culturels collectifs.

Terme polysémique dont la connotation géographique est fortement marquée et que nous souhaitons dépasser ici, il ne faut pas occulter que la frontière peut servir avant tout d’outil heuristique et épistémologique, de concept permettant de fédérer des approches diverses et des terrains d’étude variés. Penser la frontière dans sa multiplicité et sa complexité nécessite des approches fondamentalement inter/transdisciplinaires où les disciplines convoquées – relevant ici des lettres, langues, sciences humaines et sociales – apprennent à dialoguer, à penser ensemble. Il conviendra donc d’approfondir cette problématique de la peur et du désir de la frontière ou des frontières dans différents champs disciplinaires, notamment par le truchement des représentations, qu’il s’agisse des cartographies, des discours historiques ou politiques, ou bien encore des fictions romanesques, cinématographiques, ou encore des jeux vidéo. Il sera également intéressant de se pencher sur les traductions linguistiques de la frontière dans les différentes langues, sur les liens multiples entre les mots et les lieux et, finalement, sur la dimension culturelle des frontières.

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Le colloque aura lieu à l’université de Pau et des Pays de l’Adour.

Les propositions de communication (300 mots), en français, pourront être envoyées avant le 15 juin 2020 à colloque.frontieres.ameriques@univ-pau.fr.

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Mots-clefs :

Amériques – espaces – frontières – imaginaires et représentations – expériences – déplacements – échanges – circulations – traduction.

https://web-new.univ-pau.fr/RECHERCHE/SET/IMAGINAIRE/AAC_Frontieres_UPPA_2021.pdf

Appel à communications : Discite sanari. Les remèdes à la passion amoureuse de l’Antiquité au XVIIIe siècle
Posted: Friday, May 15, 2020 - 11:06

De Sappho à Proust, le motif de la maladie d’amour est probablement l’un des topoi les plus importants de la littérature occidentale et a fait l’objet de nombreux travaux spécifiques[i]. À l’occasion de ce colloque, nous souhaitons mettre en lumière un aspect de la topique bien moins étudié par la critique, celui des remèdes à l’amour tel qu’il est travaillé et traité dans les textes littéraires et scientifiques, de l’Antiquité à l’âge classique. Si l’étude du modèle antique des Remedia amoris d’Ovide et de ses différentes réélaborations postérieures pourra constituer un des axes de recherche, il s’agira également de s’intéresser, plus largement, aux prescriptions qui sont délivrées à l’amant pour soigner sa passion amoureuse tant dans la poésie érotique et la littérature amoureuse que dans les traités théoriques et scientifiques.

La question des remèdes à l’amour prend cependant relief sur fond d’une opinio communis inverse selon laquelle la passion amoureuse est précisément incurable. En creux se dessine alors une discussion sur la nature même de l’amour. L’amour, sentiment a priori naturel et spontané, peut-il faire l’objet d’une maîtrise ? Peut-on remédier de manière définitive aux souffrances de l’amour ? Soigner les douleurs amoureuses implique-t-il forcément de mettre fin au(x) sentiment(s), ou peut-on substituer à un érôs nocif d’autres visions, d’autres versions de l’amour, jugées positives ou curatives, se rapprochant davantage de ce qui relève de la philia ou de l’agapê grecques ?

Nous envisageons la notion de remèdes à l’amour dans une dynamique double et complémentaire : d’une part, en tant que moyens participant d’un art de la rupture (des recettes pharmaceutiques aux artifices psychologiques) visant à mettre fin au sentiment amoureux ; d’autre part, en tant que manières de remédier à une relation amoureuse défectueuse en rendant celle-ci saine et heureuse. Les deux visions convergent néanmoins et s’accordent à considérer la passion amoureuse comme un état pathologique source de douleurs, physiques ou psychologiques, auxquelles il convient de remédier. En quoi consistent alors les thérapies prescrites ? Quant à leurs auteurs, sont-ils médecins, poètes, philosophes ? Au nom de quel(s) savoir(s) ou de quelle(s) expérience(s) s’expriment-ils sur le sujet ? Quelles sont les modalités du traitement du motif selon la nature des discours et leurs influences mutuelles ?

Les propositions de communication pourront s’inscrire dans un ou plusieurs axe(s) d’étude parmi les suivants :

–       Sources et réceptions du modèle ovidien des Remedia amoris.

L’identification des sources probables, grecques comme latines, du poème ovidien et de ses intertextes pourra faire l’objet d’une étude. Se pose ainsi la question de savoir dans quelle tradition littéraire, scientifique ou philosophique le poète de Sulmone inscrit son traité. Il conviendra, par ailleurs, d’examiner la réception du poème ovidien de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle, sur une période déterminée ou à travers l’exemple d’un cas particulier. Si la critique s’est principalement intéressée à la postérité de l’Ars amatoria dans la culture littéraire européenne, les Remedia amoris d’Ovide semblent également avoir suscité un intérêt et une attention peut-être même plus importante que le premier poème didactique, en particulier à l’époque médiévale[iii]. Pourquoi s’est-on alors intéressé au poème du medicus amoris ? Quelles sont les lectures qui ont été faites du texte ? Quelle autonomie accordent-elles en particulier aux Remèdes à l’amour par rapport à L’Art d’aimer ? En quoi a-t-on pu déceler une ambiguïté dans le propos des Remedia amoris, tantôt considérés comme prolongement, tantôt comme palinodie de l’Ars ? Quels sont les effets produits par les écarts et les reprises d’une réécriture par rapport au modèle original ovidien ? On envisagera également d’étudier les différentes traductions des Remedia amoris du Moyen-Âge à l’âge classique. 

–       Réflexions sur les remèdes amoureux et hybridations des discours et des disciplines

La question littéraire des remèdes amoureux s’inscrit dans une littérature essentiellement ouverte à d’autres domaines de réflexion. Se pencher sur le sentiment amoureux dans une perspective pratique, telle qu’Ovide a pu la mettre en forme, implique souvent une certaine hybridation générique ou disciplinaire. Le texte littéraire vient alors volontiers s’allier à des considérations philosophiques, éthiques, morales, sociales ou encore médicales et scientifiques, pour essayer de réfléchir à différentes manières de soigner ou maîtriser l’amour à l’aide de remèdes et de pratiques variés. Lucrèce comme Horace n’hésitent pas à tresser leur écriture poétique aux discours philosophiques, légaux et juridiques de leur temps[ii] ; les réflexions sur les codes amoureux médiévaux n’oublient pas de s’adapter à un contexte social particulier ; l’époque moderne n’est pas en reste avec ses réflexions érotiques autant littéraires que philosophiques et scientifiques. Il s’agira alors de s’intéresser à ces textes qui écrivent et réfléchissent à l’amour (pensons, par exemple, aux productions d’André le Chapelain ou de Marsile Ficin et à leur postérité) comme aux textes de la tradition antérotique (qui se développent en Italie et en France au XVe et XVIe siècles) dans cette perspective singulière des remèdes amoureux. Quelle place occupent-ils ? Comment sont-ils envisagés et construits dans une pratique d’hybridation des discours ? Ainsi, si le sentiment amoureux est un ressort littéraire traditionnel, il est aussi l’objet d’un questionnement qui se fait tout à la fois depuis l’espace littéraire et depuis une certaine idée de ce que doit, ou devrait être le réel. La question du remède amoureux pourra alors s’envisager depuis ce double espace littéraire et extra-littéraire, dans la mesure où ces réflexions peuvent  relever à la fois d’un geste théorique et prescriptif.

–       La réflexion scientifique et médicale sur les traitements thérapeutiques de l’amour.

Dans cette perspective, on s’interrogera sur la nature scientifique des remèdes amoureux en lien avec la culture et les discours médicaux de chaque époque. Chez les Anciens, le motif de l’élaboration de pharmaka (qu’il s’agisse des remèdes pharmaceutiques, des prescriptions diététiques anaphrodisiaques ou des pratiques magiques) nourrit les discours littéraires qui traitent des moyens de guérir de l’amour. Dans les écrits médicaux autant que dans les textes littéraires, la question du traitement médical de pathologies amoureuses n’est pas moins absente des préoccupations modernes (pensons aux réflexions scientifiques sur les cas de mélancolie et d’érotomanie telles qu’on les trouve, par exemple, dans le texte de Jacques Ferrand,  Traicté de l’Essence et Guérison de l’Amour ou de la Mélancholie Érotique, publié en 1610). Quelles sont alors les influences mutuelles entre discours littéraires et médicaux sur la question des remèdes amoureux ? Quelle est la nature scientifique des prescriptions thérapeutiques données ? Que disent les remèdes de ce qu’est la science médicale elle-même et des représentations collectives sur certaines formes d’amour ?

–       Enjeux didactiques et génériques

A l’aune de ces remarques, il semble alors judicieux d’interroger également cette littérature dans sa dimension didactique. Ces textes posent la question centrale de la possibilité même d’un remède au sentiment amoureux. Il s’agira alors de voir comment cette problématique est traitée et appréhendée dans nos textes. Leur discours est-il toujours clairement prescriptif et limpide ? Le texte est-il une « recette » ou le remède lui-même ? Comment se construit l’efficacité de ces textes ? L’analyse du fonctionnement curatif (ou non) de ces textes s’attachera alors également au sujet de la valeur de l’œuvre (et de son remède) et à celui de leur place dans le canon littéraire des époques concernées, de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle.

Ainsi surgit également une autre manière d’appréhender le sujet en envisageant la ou les traditions littéraires qui s’intéressent ou participent totalement à la réflexion d’une médecine érotico-amoureuse. La postérité du texte ovidien constituera un axe évident de cette réflexion, mais plus largement, il s’agirait également de voir comment des traditions littéraires se forment autour de cette question, s’y tressent, et participent à la formation d’un corpus amoureux singulier. Ainsi, analyser la tradition philosophico-littéraire des trattati d’amore importés d’Italie en France à la Renaissance à la lumière de cette réflexion ainsi que leur importance pour la littérature en France à cette époque pourrait être fertile, tout comme cela serait le cas pour la production des moralistes du XVIIe siècle ou des philosophes comme des libertins du XVIIIe siècle. L’objectif serait de rendre compte de mécanismes de créations de veine(s) littéraire(s) de ces réflexions amoureuses, littéraires et pragmatiques.

*

Les propositions (titre et résumé de 400 mots maximum) peuvent-être envoyées aux organisateurs jusqu’au 31 octobre 2020 aux adresses suivantes :

gautier.amiel@yahoo.fr, adelinelionetto@hotmail.com, dimitri.meziere@gmail.com

Les communications du colloque pourront être présentées en anglais, en français, ou en italien.

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Comité d’organisation :

Gautier Amiel (Sorbonne Université), Adeline Lionetto (Sorbonne Université) et Dimitri Mézière (Sorbonne Université)

Comité scientifique :

Dominique Brancher (Université de Bâle), Hélène Casanova-Robin (Sorbonne Université), Michèle Gally (Aix-Marseille Université), Stéphanie Loubère (Sorbonne Université), Jean-Charles Monferran (Sorbonne Université)

 

[i] Voir en particulier M. Ciavolella, La “malattia d’amore” dall’Antichità al Medioevo, Bulzoni, Rome, 1976

[ii] Voir pour cela le récent ouvrage de Bénédicte Delignon, La Morale de l’amour dans les Odes d’Horace, PUPS, Paris, 2019.

[iii] Voir sur ce point, S. Viarre, La survie d’Ovide dans la littérature scientifique des XIIe et XIIIe siècles, Publications du C.E.S.C.M., Poitiers, 1966, p.131 sq.

CfP: Marginalised Voices and Figures in French Festival Culture, 1500–1800
Posted: Wednesday, May 6, 2020 - 10:06

Music Department, King’s College London 24–25 October 2020

Keynote speakers:

Prof. Kate van Orden (Harvard University) Prof. Julia Prest (University of St Andrews)

The last few decades have seen a marked increase in early modern festival research. From royal coronations and ceremonial entries to court ballets and investitures of popes and cardinals, such events were important expressions of courtly, civic, and ecclesiastical hierarchy, community, and tradition. Between 1500 and 1800, France was one of the most prolific and influential centers of festival art in Europe. Indeed, French ‘inventions’ such as the court ballet (ballet de cour), the equestrian carousel, and the comédie-ballet were imitated and emulated across the continent.

However, research on French festival culture has typically focused on traditional centers of power like the royal court, and has either highlighted the contributions of well-known poets, painters, and dance masters or concentrated on the responses of elite spectators like foreign diplomats, princes, and nobles. Our conference instead seeks to shift the focus towards marginalised voices and figures, among them:

Lesser-known musicians, choreographers, poets, and artists who have been overlooked in conventional histories of music, literature, and the arts, namely because they do not conform to narratives of great composers/musicians, poets, and artists, despite being critical to the production and performance of French festivals.

Non-elite people, such as artisans and merchants, who were crucial to the production of festivals, or members from the urban population, who were regularly part of audiences for civic festivities in France, such as ceremonial entries and equestrian carousels.

‘Subaltern’ people, among them women, ethnic and confessional minorities, queer audiences, and colonial populations, who were often involved in the production and performance of French festivals or attended them in person. 

Our conference is interested in both what French festival culture during the period 1500–1800 reveals about these figures, and what this investigation tells us about early modern society on a more global level. What insights does the non-elite or subaltern status of festival contributors offer into early modern perceptions of the arts? What do French festivals tell us about other groups who were generally excluded or oppressed in society? How should we understand the frequent tension between emphasising and erasing the foreign ‘other’ (like the participation of colonial subjects, the use of blackface for racial stereotyping, or the cultural appropriation of valuable colonial objects, etc.)?

Paper proposals

The organisers are keen to encourage an interdisciplinary approach to this subject matter, assembling a balance of musicologists, historians, and scholars in other fields to create a forum for productive exchange. We particularly welcome applications from under-represented groups in academia, such as women, BAME, and LGBTQ+ communities.

We would be interested in any papers that address the following topics:

Investigations of musicians, artists, choreographers, poets, and other festival contributors who have been marginalised in conventional histories of early modern arts.

Analysis of individual festivals, theatrical performances, or ceremonies that involved and/or represented marginalised voices and figures.

Diachronic studies on the involvement and/or representation of marginalised voices and figures.

Research on cultural and diplomatic exchanges between traditional centres of power and commonly marginalised communities, such as colonial populations and confessional minorities. This may include transnational and global approaches to French festival culture.

If you would like to propose a 20-minute paper, please send a brief abstract of about 250 words to marginalisedvoicesconf@gmail.com. When sending your abstract, please also provide a one-page CV with details of your academic experience, affiliation, and publications. The deadline for submitting proposals is Monday 31 August 2020. The committee will make their final decision on submitted abstracts by mid-September 2020. Further information about the programme, registration, travel and accommodation will be announced after that date. The organisers are thinking of inviting conference delegates to prepare a chapter for an edited volume of papers presented at this event.  

Our twitter handle is @marginalisedvo1.

Organisers: Marc W. S. Jaffré (University of Oxford), Bram van Leuveren (University of St Andrews), and Alexander Robinson (King’s College London).

This event is generously supported by the Royal Musical Association and The Society for the Study of French History.

Please note: depending on how the current Covid-19 situation unfolds, this conference may ultimately be scheduled online (e.g. via Microsoft Teams).

 

Jobs

Publications Manager at UCLA-CMRS
Posted 4 Jun 2017 - 11:25

Job Posting at UCLA Center for Medieval & Renaissance Studies

Requisition Number: 25897

Job Title: Editor, Principal Working Title: Publications Manager

The Publications Manager is responsible for all aspects of the UCLA Center for Medieval and Renaissance Studies (CMRS) publications program, including: negotiating agreements and contracts, identifying potential authors, contributors, or publishers; critically evaluating manuscript submissions and directing them to editorial board members or readers for peer review; editing, proofreading, and translating manuscripts for publication; and overseeing the publication production from manuscript submission to the delivery of digital print-ready files to the publisher.

CMRS’s internationally acclaimed publications include:

  • Viator: Medieval and Renaissance Studies (a scholarly journal published in three 400page issues per year);
  • Cursor Mundi: Viator Studies of the Medieval and Early Modern World (a series of book-length works, three to five volumes published per year);
  • Comitatus: A Journal of Medieval and Renaissance Studies (a graduate student journal published annually); and,
  • International Encyclopedia for the Middle Ages Online (approximately 100,000 words of text translated and edited per year).

As an integral member of the CMRS team, the Publications Manager works closely with:

  1. The CMRS Director and faculty to develop and implement new publication projects and digital publishing initiatives, as well as to provide them with one-to-one editorial assistance;
  2. The CMRS Assistant Director to plan publication-related budgets and programming;
  3. The Program Coordinator to integrate publications into CMRS’s conferences and events;
  4. The CMRS Publicity and Technical Specialist to promote CMRS publications through the web, social media, and other digital technologies; and
  5. The CMRS Financial Analyst to process revenue deposits and royalty and payments to readers and assistant editors.

For a list of required qualifications and to apply, see: mycareer.ucla.edu.

Application Deadline: 18 June 2017.

Visiting Assistant Professor (2017-2018), University of North Carolina at Greensboro
Posted 22 May 2017 - 23:51
Visiting Assistant Professor (2017-2018) in French and Francophone Studies. Apply by June 1st. 
 
The specific courses to be taught will depend on the qualifications of the finalist; the load for VAP is 3/3. The department is a vibrant one that promotes diversity and community engagement; please see our webpage for more details about our programs:  www.uncg.edu/llc.  Please see the generic ad at  https://jobsearch.uncg.edu/postings/3676.

Questions and informal inquiries may be directed to  ​Lisa Janvari (lajanvar@uncg.edu).

Applicants may send materials (vita and names/address​es​ of 3 references) to  ​Lisa Janvari by email, or may submit hard copy applications by mailing to:

University of North Carolina at Greensboro Department of  ​Languages, Literatures, and Cultures

P.O. Box 26170

Greensboro, NC 27402-6165

EOE AA/M/F/D/V"

 

Source: Women in French (Cybelle McFadden)

 

 

 

 

 

 

 

Lecturer level in French, Victoria University of Wellington, New Zealand
Posted 23 Mar 2017 - 15:48
Chair of French (1776), Trinity College Dublin
Posted 7 Feb 2017 - 02:19

Trinity College Dublin, The University of Dublin is seeking to fill the following full-time academic position:

Professor of French (Chair of French 1776), Permanent contract, full time. Candidates must have a PhD in a Ph.D. in French and/or Francophone Studies broadly conceived and an internationally distinguished record of research and publication relating to French studies.

Appointment will be made on the Professorship Salary Scale at a point in line with Government Pay Policy (€106,516 - €136,276 per annum).

The successful applicants will be based on the main Trinity Campus, Dublin 2 or designated premises.

Closing Date:  12 Noon 9th March 2017

Post summary The School of Languages, Literatures and Cultural Studies at Trinity College Dublin is looking to make an appointment to the Chair of French (1776), one of the oldest Chairs of French in the world. The post is tenable from 1 September 2017 and arises following the retirement of Professor J. Gratton. The post holder will be expected to have and maintain a distinctive international profile of research excellence in French Studies.

This post is of international standing with previous holders including eminent scholars who have provided national and international leadership in the discipline. In making this appointment, the College is reaffirming its commitment to the role of languages in the humanities, and to the central role of the humanities in realising the academic and societal goals of a 21st century university.

Further information and application process details available at https://jobs.tcd.ie/pls/corehrrecruit/erq_search_package.search_form?p_company=1&p_internal_external=E

Trinity is an equal opportunities employer and we encourage and welcome applications from talented people from all backgrounds.

Source: Fabula

12-month Post-Doctoral Fellowship at Durham University
Posted 14 Dec 2016 - 13:08

The Institute of Medieval and Early Modern Studies at Durham University is pleased to announce details of a new post-doctoral fellowship to carry out research in the context of the Durham Priory Library Recreated digitisation project. Further information is attached and the online job advertisement is available here: http://bit.ly/2gfEfxg

 

We would be grateful if you could circulate it as widely as possible:

 

Zeno Karl Schindler Foundation/Durham University Post-Doctoral Fellowship

 

Deadline for applications: 12 noon, 9th January 2017

 

Interview date: 20th January 2017

 

Start date: 1st March 2017

 

Purpose: To conduct post-doctoral research in the context of the Durham Priory Library Recreated digitisation project. This project is a collaboration between Durham Cathedral and Durham University for the digitisation of 480 volumes of manuscripts and several dozen printed books belonging to the pre-Reformation Cathedral Library and dating from the seventh century AD onwards. The fellow will work on material that has been, or is being, digitised in one of five (overlapping) research areas:

 

(1) History of the Book;

(2) Community Living: Liturgy, Rules and Well-Being;

(3) Scholastic Learning and Philosophical Enquiry;

(4) Science, Knowledge and the Natural World;

(5) Digital Recreations

 

 

Institute of Medieval and Early Modern Studies

World Heritage Site Visitor Centre|7 Owengate|Durham|DH1 3HB

Tel: +44 191 334 6574 | Email: admin.imems@durham.ac.uk

 

New Publications

Madame de Maintenon, Les petits livres secrets. Suivi de divers textes copiés, introduction et édition critique par Lars Cyril Nørgaard
Posted: 30 Nov 2023 - 09:57

Madame de Maintenon, Les petits livres secrets. Suivi de divers textes copiés, introduction et édition critique par Lars Cyril Nørgaard, Paris, H. Champion, 2023.

Le 14 décembre 1709, Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon (1635-1719), épouse de Louis XIV, ajoutait à son testament un codicille par lequel elle léguait ses « petits livres secrets » à Catherine Travers du Pérou (1666-1748), supérieure de la maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr. Auparavant, ces cahiers n’avaient jamais servi qu’à des usages privés : pendant des années, puisant à plusieurs sources, Madame de Maintenon y avait copié de sa main des lettres spirituelles ou des extraits de textes plus longs, façonnant progressivement une sorte d’anthologie personnelle, puisée à plusieurs sources.

Ce volume propose la première édition des neuf « petits livres » subsistants, complétée par trois textes également copiés de la main de Madame de Maintenon. Considérés ensemble, ces écrits témoignent de différents niveaux d’action, allant de la reproduction à la création, du domaine spirituel à l’éducation. Ils jettent un éclairage inédit sur la pratique dévotionnelle de Madame de Maintenon, montrant comment elle accommodait les conseils que lui prodiguaient des figures masculines (principalement Paul Godet des Marais) de l’autorité religieuse.

Plus d'informations ici.

Courtilz de Sandras, Mémoires de Messire Jean-Baptiste de La Fontaine, édition critique de Carole Atem
Posted: 30 Nov 2023 - 09:54

Courtilz de Sandras, Mémoires de Messire Jean-Baptiste de La Fontaine, édition critique de Carole Atem, préface de Jean-Paul Sermain, Paris, H. Champion, 2023.

Lorsqu’il publie anonymement les Mémoires de Messire Jean- Baptiste de La Fontaine en 1698, onze ans après les Mémoires de M. L.C.D.R., qui inaugurèrent la vogue des Mémoires apocryphes, Courtilz de Sandras est plus que jamais un écrivain de la clandestinité. C’est à la Bastille, où il fut six ans prisonnier, que cet ancien capitaine de cavalerie compose ce nouveau pastiche de Mémoires, écrit à la première personne et attribué à un personnage réel, le chevalier de La Fontaine, qui fut son compagnon de détention dans la dernière décennie du XVIIe siècle. À travers les mésaventures politiques et l’emprisonnement de son personnage, victime de la raison d’État, c’est en partie l’expérience de Courtilz lui-même, transfigurée par la fiction, qui se devine en filigrane. Si cet opus, le second d’une longue série, connut en son temps une diffusion limitée, le lecteur contemporain est pourtant susceptible d’y retrouver des questions très actuelles, sur le rapport de l’individu au pouvoir, sur sa place dans la société, et sur sa propre liberté. Fresque romancée de l’histoire de France et d’Europe à l’époque de la révocation de l’Édit de Nantes, ce roman de la prison aux accents polémiques, qui redessine les frontières entre fiction et témoignage dans un paradigme narratif original, est un chef-d’œuvre oublié du premier père littéraire des Trois mousquetaires, désormais reconnu par la recherche scientifique comme l’un des précurseurs du roman moderne.

Plus d'informations ici.

Court de Gébelin Les Toulousaines (éd. Hubert Bost)
Posted: 30 Nov 2023 - 09:51

Court de Gébelin, Les Toulousaines, éd. Hubert Bost, Paris, H. Champion, 2023.

Les Toulousaines sont un ensemble de trente lettres fictives écrites en 1763 à Lausanne par Court de Gébelin à l’occasion de trois retentissantes affaires survenues en 1761-1762 dans le ressort du Parlement de Toulouse et impliquant des protestants : l’arrestation et l’exécution du pasteur Rochette, accusé d’avoir tenu des assemblées religieuses interdites ; le procès de Jean Calas, accusé d’avoir tué son fils Marc-Antoine pour des raisons confessionnelles, et condamné à la roue ; et celui, par contumace, de Pierre-Paul Sirven, chargé du même crime suite à la mort de sa fille Elisabeth.

Au récit des trois affaires s’ajoutent trois motifs : un procès historique en fanatisme instruit contre la ville et le Parlement de Toulouse, présentés comme un foyer d’inquisition ; une apologie religieuse du calvinisme, combinée avec différents motifs de controverse confessionnelle anticatholique ; et une défense du protestantisme au plan politique et philosophique, où Montesquieu est présenté comme un allié.

L’édition critique du texte est assortie d’un dossier épistolaire grâce auquel il est possible de resituer le projet, l’élaboration, la rédaction, l’édition et la réception de cet ouvrage qui n’avait jamais été réédité depuis 260 ans. Quoique sa publication ait rencontré en 1763 l’opposition des comités protestants de Genève et de Lausanne, puis celle de Voltaire, qui entendait occuper seul le terrain avec son Traité sur la tolérance, le texte des Toulousaines est une contribution importante du protestantisme aux Lumières et il mérite sans conteste d’être redécouvert.

Plus d'informations ici.

Les Aventures de Télémaque de Fénelon ou le roman politique (Colas Duflo)
Posted: 30 Nov 2023 - 09:48

Colas Duflo, Les Aventures de Télémaque de Fénelon  ou le roman politique, Paris, H. Champion, 2023.

Œuvre d’abord destinée à l’éducation d’un seul, le petit-fils de Louis XIV et futur roi de France, Les Aventures de Télémaque de Fénelon devient, après sa publication, un des textes français les plus largement diffusés et un des modèles de ce que les contemporains désigneront sous le nom de « roman politique ». Mais pourquoi et comment élaborer une fiction narrative en marge d’Homère pour donner à penser, à imaginer, et peut-être même à pratiquer, une autre politique moderne ? Ce livre propose une lecture du Télémaque à la lumière de cette question.

Plus d'informations ici.

Fortune de L’Utopie en France à la Renaissance (Claire Pierrot)
Posted: 30 Nov 2023 - 09:43

Claire Pierrot, Fortune de L’Utopie en France à la Renaissance, Paris, Classiques Garnier, 2023.

Les éditions et les traductions françaises de L'Utopie montrent le caractère éminemment littéraire d’un texte, inspiré de Platon, d'Érasme et des récits de voyage. La relation ambiguë au lecteur sera suggérée par des stratégies d’écriture complexes, reprises par François Rabelais et Barthélemy Aneau.

Plus d'informations ici.

Conferences and Colloquia

Colloque "Histoire de l'édition juridique" - 25-26 janvier 2018 - Nanterre-Paris
Posted: 20 Jan 2018 - 21:03

L’histoire de l’édition juridique (XVIe – XXIe siècle).

Un état des lieux

Jeudi 25 janvier 2018 - Université Paris Nanterre, Bâtiment B, salle de conférence

Vendredi 26 janvier 2018 - Ecole normale supérieure, Campus Jourdan, 48 bd Jourdan, 75014 Paris

 

De la naissance de l’imprimerie à la Révolution numérique que nous vivons actuellement, la culture des juristes est avant tout livresque. Et l’on se plaît à reconnaître que le Code civil est sans conteste un point de rupture dans l’histoire de l’édition juridique. Or si l’histoire de l’édition, du livre et de la lecture demeure un champ de recherche attesté, reconnu et fortement référencé depuis les années 1980, il faut humblement reconnaître que la recherche sur la production imprimée des livres de droit demeure pour beaucoup sous-estimée et peu développée. La prise de conscience pourtant chez les juristes d’un intérêt pour l’enseignement de leur discipline, puis pour ceux d’entre eux qui avaient laissé des traces théoriques comme pratiques , en métropole, dans les colonies, comme à l’étranger, ne pouvait pas négliger un axe essentiel de la transmission de la pensée juridique : l’étude du livre juridique et de son édition par laquelle il acquiert un statut autonome de relais incontournable du droit. Le moment est sans doute venu de réfléchir à un état des lieux de cette question selon les cinq axes des acteurs, des usages, des finalités, des formes et de la circulation de la littérature juridique.

 

programme

 

Jeudi 25 janvier 2018

Université Paris Nanterre

 

9h30 – Accueil des participants

10h – 10h15 Ouverture - Robert Carvais, CNRS Centre de théorie et analyse du droit

1re Session : Les acteurs de l’édition : juristes ou professionnels du monde du livre ?

Président : Frédéric Audren, CNRS - École de droit de Sciences Po

 

10h15 – 10h45

Xavier Prévost (Université de Bordeaux – IRM – EA 7434)

L’édition de la loi à l’époque moderne

à travers les recueils factices d’actes royaux de la Bibliothèque nationale de France

 

10h45 – 11h15

Yann-Arzel Durelle-Marc (Université Paris 13, CERAL)

L’entreprise éditoriale de l’Académie de Législation

(1800-1807 / an X-XIV de la République)

 

11h15 – 11H45

Laura Beck Varela (Universidad Autónoma de Madrid)

Livres juridiques pour l’ « indispensable marché catholique ».

Trajectoires et stratégies des Anisson entre Lyon, Madrid et Lisbonne (1645-1724)

 

11h45 – 12h

Pause-café

 

12h – 12h30

Viera Rebolledo-Dhuin (Université Versailles-Saint-Quentin - CHCSC– EA2448)

Chroniques de l’entre-soi des éditeurs de droit parisiens au milieu du XIXe siècle.

Co-éditions, faillites et suicides en chaînes.

 

12h30 – 13h

Charles Vallée (Président d'honneur des éditions DALLOZ,

Conseiller auprès de la direction générale du Groupe)

Quelques remarques sur l’histoire de Dalloz de 1824 à nos jours

 

13h – 14h : Déjeuner 

2e Session : Les publics et usages des livres et des revues juridiques

Présidente : Géraldine Cazals, Université de Rouen, IUF

 

14h – 14h30

Raphaële Mouren (Institut Warburg, Londres/Centre Gabriel Naudé, Enssib, Villeurbanne)

Collectionner les ouvrages juridiques ? Les bibliophiles des Lumières

 

14h30 – 15h

Clemmy Frierich (Université de Toulouse)

Editer le droit administratif au XIXe siècle.

De quoi les stratégies pour promouvoir les littératures administratives sont-elles le nom ?

 

15h – 15h30

Antoine Pelicand (CeRCriD - Université Jean Monnet – Saint-Etienne)

L’apport de l’édition juridique à la structuration des justices de paix (fin du XIXe siècle)

 

15h30 – 16h

Sebastiaan Vandenbogaerde (Université de Gand)

Les revues juridiques belges

 

16h – 16h30

Pause-café

 

3e Session : Le livre juridique : objet commercial et/ou intellectuel ?

Président : Jean-Yves Mollier, Université de Versailles Saint-Quentin

16h30 – 17h

Fatiha Cherfouh (Université Paris Descartes. Sorbonne Paris Cité)

Pour l’amour de la science ?

Enquête sur les motivations des créateurs de revues juridiques

 

17h – 17h30

Pierre-Nicolas Barenot (l’Université Jean Monnet – Saint Etienne - CeRCriD)

Inventer et réinventer les genres doctrinaux au XIXe siècle

 

17h30 – 18h

Carlos Herrera (Université de Cergy-Pontoise)

L’édition juridique comme stratégie théorique.

Le cas d’Edouard Lambert

 

18h – 18h30

Martine Kaluszynski (CNRS – Pacte, Université de Grenoble)

Le mouvement critique du droit en publica(c)tions :

la revue Procès, organe de réforme ou de révolution ?                            

 

Vendredi 26 janvier 2018

Ecole normale supérieure, Jourdan

9h Accueil des participants

4e Session : Les aspects formels (genre et configuration) du texte juridique

Président : Patrick Arabeyre, Ecole nationale des chartes

 

9h30 – 10h

Valérie Hayaert (Institut des Hautes Études sur la Justice, Paris)

Les rôles de l'image scientifique dans l'imprimé juridique (XVIe-XVIIe siècle):

arts de mémoire et diagrammes visuels

 

10h – 10h30

Quentin Epron (Université Panthéon-Assas – Institut Michel Villey)

L’âge des index (XVIe-XVIIe siècles)

 

10h30 – 10h45

Pause-café

 

10h45 – 11h15

Marie Houllemare (Université de Picardie)

La dynamique impériale de l’édition de recueils juridiques coloniaux au XVIIIe siècle

 

11h15 – 11h45

Guillaume Richard (Université Paris-Descartes)

Stratégies d’actualisation des ouvrages juridiques et conception pratique du droit

 

11h45 – 12h15

Robert Carvais (CNRS – CTAD – Université Paris Nanterre)

Les catalogues d’éditeurs juridiques

 

12h15 – 14h : Déjeuner

5e : La circulation du droit édité : diffusion et traduction

Présidente : Valérie Tesnière, CMH, EHESS

 

14h – 14h30

Sébastien Evrard (Université de Lorraine)

Un éditeur parisien dans le livre juridique des Lumières :

La veuve Desaint et la diffusion de ses publications (1765-1766)

 

14h30 – 15h

Annamaria Monti (Università Bocconi)

L’édition juridique italienne aux XIXe-XXe siècles

 

15h – 15h30

François Desseilles (Université de Liège)

Panorama de l’édition juridique en Belgique francophone

 

15h30 – 16h

John W. Cairns (University of Edinburgh)

Montesquieu in Edinburg

 

16h – 16h30

Pause- Café

16h30 – 18h : Table-ronde - Quel chantier pour une histoire des éditeurs juridiques ?

Présidente : Anne-Sophie Chambost (Université Jean Monnet, Saint Etienne, CerCriD)

Longtemps l’ouvrage de droit a été une telle évidence qu’on se contentait du lieu commun de « la culture juridique comme culture livresque » pour se concentrer sur son auteur et son contenu, sans considérer le livre dans sa matérialité, en tant qu’objet. Or pour certains sociologues du livre, celui-ci n’est pas tant écrit (contrairement au texte) qu’il est manufacturé : objet et discours, le livre est le produit du travail collectif d’un grand nombre d’acteurs, intermédiaires situés entre l’auteur et le lecteur. Dans ces conditions, entreprendre de faire l’histoire des formes de l’écriture juridique amène nécessairement à s’intéresser à la production matérielle du livre juridique et aux vecteurs de sa diffusion, bref cela suppose que les juristes ouvrent enfin le chantier d’une histoire des éditeurs juridiques. Ainsi, nous vous proposons de participer à une table ronde à vocation exploratoire sur les enjeux et les possibilités d’une histoire des éditeurs juridiques. Cette table ronde réunit des éditeurs juridiques, des représentants de bibliothèques universitaires mais aussi des historiens spécialistes de l’histoire du livre.

Avec

Valérie Tesnière (EHESS, CMH)

Sidonie Doireau (Directrice éditoriale), Emmanuelle Filiberti (Editions LGDJ – Lextenso)

Albert Rigaudière (Economica ) (sous réserve)

Fanny Bouteiller (Responsable d’édition, PUF)

Hélène Hoch (Directrice du marché universitaire et librairie, Directrice éditoriale, Dalloz)

Noëlle Balley, Alexandra Gottely, Cécile Cérède (Bibliothèque Cujas)

 

18h Conclusion - Jean-Louis Halpérin (ENS, Centre de théorie et analyse du droit)

 

Les Italiens et la vie musicale à Paris, 1640-1750
Posted: 25 Nov 2017 - 20:42

Colloque international, 30 novembre-2 décembre 2017

Co-organisé par Barbara Nestola (CNRS, CMBV-CESR), Mélanie Traversier (Université Lille 3, IRHiS, IUF), Jean-François Lattarico (Université Lyon 3, CELEC). 

École nationale des chartes, salle Léopold-Delisle, 65 rue Richelieu, Paris, pour les  sessions du colloque

Institut Culturel Italien, 50 rue de Varenne, Paris, concert-spectacle, soirée du 1er décembre 2017

Vous retrouverez le programme ci-dessous.

Plus d’informations sur le site  : https://irhis.hypotheses.org/16297

 

Dans le souci d’articuler avec allégresse science et performance, le colloque sera ponctué par un concert-spectacle intitulé "Une soirée au salon", Institut Culturel Italien, Paris, 19h30, 1er décembre 2017.

Avec Julien Chauvin (violon et direction du Concert de la Loge), Eugénie Lefebvre (soprano), Camille Delaforge (clavecin), Julia de Gasquet (comédienne), Mélanie Traversier (comédienne), Thomas Cousseau (comédien). Mise en espace : Marie Bouhaïk-Gironès.

Présentation et réservation :

http://www.iicparigi.esteri.it/iic_parigi/fr/gli_eventi/calendario/2017/12/une-soiree-au-salon.html

 

Avec le soutien institutionnel :

CMBV-CESR

Institut Universitaire de France

IRHiS, Université Lille 3

Institut Culturel Italien, Paris

Ecole nationale des Chartes

CELEC, Université Lyon 3

Contact : melanie.traversier@univ-lille3.fr ; bnestola@cmbv.com

 

JEUDI 30 NOV. 2017

OUVERTURE DU COLLOQUE, 14h30-17h30

Solveig Serre, directrice du pôle recherche du CMBV, CNRS, CESR/CMBV

Barbara Nestola, CNRS, CESR/CMBV

Mélanie Traversier, Université Lille 3, IRHiS, IUF

 Session 1 : RÉCEPTION, ADAPTATION ET TRANSFORMATION DU MODÈLE ITALIEN AU XVIIe SIÈCLE PRÉSIDENCE • JEAN-FRANÇOIS LATTARICO

Bianca Maurmayr, Université Côte d’Azur, L’influence vénitienne sur la danse théâtrale française (1645-1654): pour une étude
des transferts culturels en danse

Michael Klaper, Université de Jena, Nuove prospettive sulla storia del Xerse di Francesco Cavalli in Francia

Don Fader, Université d’Alabama, 
Comment Giovanni Battista Lulli devint Jean-Baptiste Lully: la musique italienne comique de Lully comme représentation de lui-même dans ses premiers ballets de cour

 

VENDREDI 1er DÉC. 2017, 10h-17h30

Session 2 : LA CIRCULATION DES SOURCES: DESTINATAIRES ET USAGES PRÉSIDENCE • BARBARA NESTOLA 

Christine Jeanneret, Université de Copenhague, Les manuscrits de cantates romaines à Paris. Biographie des objets de musique

Alessio Ruffatti, Conservatoire d’Adria
, Le cantate di Luigi Rossi: un esempio di drammaturgia da camera alla corte francese

Graham Sadler, Conservatoire Royal de Birmingham, Marc-Antoine Charpentier et sa collection particulière de musique italienne

 

Session 3 : LE RÉPERTOIRE INSTRUMENTAL AU DÉBUT DU XVIIIe S. PRÉSIDENCE • THIERRY FAVIER


Joseba Berrocal, Cons. sup. de Castilla y Léon, Quando la viole volle essere la viola da gamba 

Pierre Pascal, Université de Lorraine, 
Une Europe italienne du violon? Le Manuscrit de Toulouse, témoin du terreau corellisant de la sonate française

 

Session 4 : TRANSFERTS CULTURELS ET PRATIQUES ARTISTIQUES PRÉSIDENCE • LAURA NAUDEIX 

Sara Elisa Stangalino, EFR/ERC PerformArt, Italia-Francia e «ritorno»: il caso dello Scipione Affricano di Nicolò Minato e Francesco Cavalli 

Emanuele De Luca, Université Nice Sophia Antipolis, «La Gerbe foudroyante»: François Riccoboni et le chant italien à la Comédie-Italienne de Paris au milieu du XVIIIe siècle 

Florence Raymond, Palais des Beaux-Arts de Lille, «Les barricades mystérieuses» d’Antoine Watteau et de ses émules. Réflexions historiographiques sur la dimension sonore et théâtrale des fêtes galantes

 

19h30 UNE SOIRÉE AU SALON CONCERT-SPECTACLE, INSTITUT CULTUREL ITALIEN DE PARIS

 

SAMEDI 2 DÉCEMBRE 2017, 10h-13h

Session 5 : VERS LA QUERELLE DES BOUFFONS: L’ITALIE VUE PAR LA FRANCE PRÉSIDENCE • MÉLANIE TRAVERSIER 

Jana Franková, Université Paris-Sorbonne, Monsieur «D.L.T.» et la réception de la musique italienne en France autour de 1715

Thierry Favier, Université de Poitiers
, Les concerts de la troupe italienne de la Royal Academy à Paris (1724): étude d’impact

Benjamin Straehli, Université Lille 3
, La référence aux Italiens dans les textes de Jean-Philippe Rameau antérieurs
à la querelle des Bouffons

Luisa Messina, Université de Palerme, La musique italienne à Paris à travers les romans libertins du XVIIIe siècle 

Jean-François Lattarico, Université Lyon 3, Conclusions

 
Si Molière m’était conté…
Posted: 23 Oct 2017 - 16:14
8, 9 et 10 novembre 2017
Université Paris-Sorbonne

Organisé par Georges Forestier, Florence Naugrette, Elodie Bénard et Marc Douguet.

Lieux :Université Paris-Sorbonne les 8 et 9 novembre

Maison de la Recherche les 9 et 10 novembre

Inscription gratuite et obligatoire avant le 6 novembre sur http://obvil.paris-sorbonne.fr/colloque-moliereUne pièce d'identité sera demandée à l'entrée.

Anecdotes, comédies dont Molière est le héros, romans, tableaux, films : la vie et l’œuvre de Molière sont génératrices d’histoires. La tentation de la fiction se manifeste dès les premiers textes qui lui sont consacrés, à commencer par les Nouvelles nouvelles (1663), où Donneau de Visé retrace le parcours fictif d’un auteur dont la réussite est bâtie sur la chance, l’absence de scrupules et des soutiens parmi les « gens de qualité » ou la Vie écrite par Grimarest (1705), « un des plus faux et des plus ennuyeux romans qui aient jamais paru », selon Jean-Baptiste Rousseau. Cette tendance s’accentue aux siècles suivants, où se développe le mythe moliéresque, relayé par les biographes et les critiques, mais aussi par les institutions culturelles, artistiques et scolaires.

Chercheurs et professionnels du théâtre évoqueront divers aspects de cette « mise-en-légende » de l’artiste, afin d’éclairer le rôle de la fiction dans la réception de Molière.

Programme: http://obvil.paris-sorbonne.fr/actualite/si-moliere-metait-conte/mer-08112017-0000

Constructing the equality of the sexes in the early modern period / Penser l’égalité des sexes à l’ancien régime
Posted: 8 Oct 2017 - 16:40

International Conference, 25th-26th October 2017

National University of Ireland, 49 Merrion Square, Dublin 2

 

Wednesday 25th October

 

* Margarete Zimmermann, Freie Universität Berlin (Emerita)

 ‘L’anachorétisme “mondain” de Gabrielle Suchon: un outil pour penser l’égalité’

 

* Derval Conroy, University College Dublin

‘Strategies of ambivalence: constructing equality in Gabrielle Suchon’s Traité de la Morale et de la Politique’ (1693)

 

* Key-note speaker:

Geneviève Fraisse, Centre national de recherche scientifique, Paris

‘L’opérateur égalité’

 

* Key-note speaker:

Marie-Frédérique Pellegrin, Université de Lyon 

 ‘Égalité, neutralité, différencialisme. Confronter Descartes, Malebranche et Poulain de la Barre’

 

 * Sarah Carvallo, École centrale de Lyon

  ‘Riolan et l’anthropologie médicale du sexe’

 

* Kathryn Hoffmann, University of Hawaii-Manoa

  ‘Difference and unstable gender in seventeenth-century France’

 

 

                    Thursday 26th October

 

 

*Jan Clarke, Durham University

‘The equality of women: theatre professionals in seventeenth-century France’

 

* Dan Carey, NUI Galway, & Gábor Gelléri, Aberystwyth University

 ‘Women and the Art of Travel, 1570-1800’

 

* Key-note speaker:

 Siep Stuurman, Utrecht University (Emeritus)

 ‘The emergence of a ‘sense of the global’ and the Enlightenment critique of colonialism

 

*Heidi Keller-Lapp, Eleanor Roosevelt College, University of California, San Diego

‘Writing Canadoises and Jesuitesses into being: Ursuline missionaries in seventeenth-century New France’

 

* Carol Baxter, Trinity College Dublin

‘Anti-equality narratives in Port-Royal: an equality strategy?’

 

* Danielle Clarke, University College Dublin

 ‘ “Their sex not equal seemed”’: concepts of equality in 17th-century English writing’

 

 

 Enquiries and registration to:

 Dr Derval Conroy, 

Associate Professor, French and Francophone Studies, UCD 

(derval.conroy@ucd.ie)

 

 

 

Graciously supported by the Equality, Diversity & Inclusion Research Fund, University College Dublin; 

Centre for Gender and Women’s History, Trinity College Dublin;

College of Arts and Humanities, University College Dublin; 

School of Languages, Cultures and Linguistics, University College Dublin; 

The Society for Renaissance Studies (UK)

La danse et les nations : identités, altérités, frontières (XVIIe-XIXe s.)
Posted: 1 Oct 2017 - 01:32

Vous pouvez télécharger ici https://hddanse.hypotheses.org/ le programme du colloque international: La danse et les nations : identités, altérités, frontières (XVIIe-XIXe s.) qui se tiendra à Paris, du 26 au 28 octobre 2017

Centré sur la danse théâtrale dans l’espace social et culturel européen entre le XVII et le XVIII siècles, ce colloque a pour objectif de discuter les différents aspects liés à la circulation de la danse en Europe et d’ouvrir la recherche sur les enjeux sémiotiques, politiques et sociaux de la danse en tant que signe, expression ou représentation d’une frontière plus au moins perméable entre identités culturelles.

Il réunira : 36 spécialistes 22 communications scientifiques 2 sessions de discussion collective 1 conférence-démonstration destinée au grand public 1 workshop théorico-pratique de contredanses 1 conférence-concert.

Tous les événements sont gratuits et ouverts au public.

Source: Dramatica