Ne rien faire tout en ayant beaucoup à faire. Ne plus rien faire après avoir fait beaucoup. Ne rien faire, tout court. Les modalités de cet état sont nombreuses, de même que ses causes et effets. Souvent désirable, parfois douloureux, il constitue, surtout aujourd’hui, le négatif du modèle dominant de l’efficacité pratique.
Paradoxalement, par cela même, cet état – qu’on l’appelle paresse, repos ou farniente – offre un espace propice à la littérature. D’une part, il est une des conditions principales de l’existence même de celle-ci : sans ce vide temporel, ni l’écriture ni la lecture ne seraient possibles. D’autre part, il constitue l’un des sujets privilégiés du roman et de la poésie dans la mesure où il permet de se concentrer sur ce qui échappe à d’autres types de discours, à savoir sur la vie intérieure. Dans le même temps, ne rien faire signifie (s’)ouvrir sur un néant, sur un revers de l’activité, fondement de la civilisation. Enfin, écrire est-ce ne rien faire ?
Le numéro suivant des Cahiers ERTA propose de réfléchir sur différents aspects de cette activité paradoxale qu’est ne rien faire, en l’occurrence sur la façon dont l’aborde la littérature française et francophone.
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